Les enfants vont à l’école. Une besace à l'épaule et l’ardoise qui pend, attachée au bout de la manche.
En allant à l’arrêt du bus devant le Teastall, le long d'un mur, au soleil, un groupe révise ses leçons, non loin de l’école.
Un camion s’arrête pour me prendre : il y a déjà 3 groupes de 8 hommes tassés en trois endroits. Une nacelle est fixée au dessus de la cabine du conducteur. Il faut s'y tenir et s’abriter du froid.
Des fils électriques menacent de vous détacher la tête. Ce n'est qu'une fois le danger passé qu'on s’aperçoit qu’on y a échappé. Du côté droit, les hommes se baissent aussi quand le camion passe sous la paroi chichement aménagée, afin de ne pas attraper un mal de crâne inguérissable.
Rizang est indiqué à 3 kilomètres par une route s’enfonçant dans la muraille rocheuse. La Gompa doit être bien cachée. Ce sera pour une prochaine fois...
Nombreux campements militaires dans lesquels l'existence doit se dérouler entre corvée de patates et séchage du linge. Pas d’armes, des tentes en toiles qui jadis furent blanches.
Khalatse
Déjeuner au même endroit qu'à l'aller deux semaines plus tôt mais la pente en face a changé d’aspect. Elle est désormais infranchissable sans piolet ni crampons.
(note : voir le trajet Kargil-Leh)
Sur la route, travaux goudronnés ou éboulis de cailloux constituent des rétrécissements menaçants.
Kilomètres 109 à 119, les Gata loops
Pendant 10 km, ascension en lacet qui dure une demi-heure.
La montagne en arrière-plan est structurée en gigantesques fers de lance. Au premier plan, un plateau érodé du style Colorado et, en dessous, une pente aux dégoulinades verdâtres et violettes.
Plus loin, une palette horizontale comme un arc en ciel, toujours dans les mêmes tons.
Puis, d’une glissade longue et sablonneuse émergent des verrues rocailleuses obscènes et contre-nature.
Encore plus loin, de sous la neige, surgit régulièrement le dos serpentant des ocre vagues de la mer géologique.
Soudain, en contrebas de la route, le monastère de Lamayuru aussi impressionnant que rapidement entrevu.
Je décide de ne pas m'arrêter et de poursuivre jusqu'à Kargil, ce que je ne cesse de regretter pendant que notre camion, 6 km plus loin, porte secours à un bus en détresse depuis 24 h. Quelle nuit ont du passer les passagers au froid et à l’étroit !
Regret de Lamayru, attente frustrante hors de sa vue avec risque d’une réclusion indéfinie à Kargil...
12 km plus loin, on se retrouve coincés avec 2 BBus, 1 Shaktiman et 1 ABus.
Un froid de canard règne à présent. Le type en face de moi est en bras de chemise.
Fin du voyage avec mon sac de couchage enroulé autour de moi.
La lune, pleine.
Pourquoi sa lumière interdit-elle toute idée de vie et de mouvement et fige le décor ? Les montagnes ont changé d’aspect avec cet éclairage rasant laiteux, surtout celles, lisses, sous leur croute blanche.
Dortoir à 5 roupies au Yack Tail Hotel.
_____________________La carte de la journée_____________________
En allant à l’arrêt du bus devant le Teastall, le long d'un mur, au soleil, un groupe révise ses leçons, non loin de l’école.
Un camion s’arrête pour me prendre : il y a déjà 3 groupes de 8 hommes tassés en trois endroits. Une nacelle est fixée au dessus de la cabine du conducteur. Il faut s'y tenir et s’abriter du froid.
Des fils électriques menacent de vous détacher la tête. Ce n'est qu'une fois le danger passé qu'on s’aperçoit qu’on y a échappé. Du côté droit, les hommes se baissent aussi quand le camion passe sous la paroi chichement aménagée, afin de ne pas attraper un mal de crâne inguérissable.
Rizang est indiqué à 3 kilomètres par une route s’enfonçant dans la muraille rocheuse. La Gompa doit être bien cachée. Ce sera pour une prochaine fois...
Nombreux campements militaires dans lesquels l'existence doit se dérouler entre corvée de patates et séchage du linge. Pas d’armes, des tentes en toiles qui jadis furent blanches.
Khalatse
Déjeuner au même endroit qu'à l'aller deux semaines plus tôt mais la pente en face a changé d’aspect. Elle est désormais infranchissable sans piolet ni crampons.
(note : voir le trajet Kargil-Leh)
Sur la route, travaux goudronnés ou éboulis de cailloux constituent des rétrécissements menaçants.
Kilomètres 109 à 119, les Gata loops
Pendant 10 km, ascension en lacet qui dure une demi-heure.
La montagne en arrière-plan est structurée en gigantesques fers de lance. Au premier plan, un plateau érodé du style Colorado et, en dessous, une pente aux dégoulinades verdâtres et violettes.
Plus loin, une palette horizontale comme un arc en ciel, toujours dans les mêmes tons.
Puis, d’une glissade longue et sablonneuse émergent des verrues rocailleuses obscènes et contre-nature.
Encore plus loin, de sous la neige, surgit régulièrement le dos serpentant des ocre vagues de la mer géologique.
Gata loops, Route Srinagar-Leh, Ladakh |
(note : voir aussi le trajet Kargil-Leh)
Route Srinagar-Leh, Ladakh |
Soudain, en contrebas de la route, le monastère de Lamayuru aussi impressionnant que rapidement entrevu.
Lamayuru, Route Srinagar-Leh, Ladakh |
Lamayuru, Route Srinagar-Leh, Ladakh |
Je décide de ne pas m'arrêter et de poursuivre jusqu'à Kargil, ce que je ne cesse de regretter pendant que notre camion, 6 km plus loin, porte secours à un bus en détresse depuis 24 h. Quelle nuit ont du passer les passagers au froid et à l’étroit !
Regret de Lamayru, attente frustrante hors de sa vue avec risque d’une réclusion indéfinie à Kargil...
Fotu La Pass (4108 m), Route Srinagar-Leh, Ladakh |
12 km plus loin, on se retrouve coincés avec 2 BBus, 1 Shaktiman et 1 ABus.
Un froid de canard règne à présent. Le type en face de moi est en bras de chemise.
Fin du voyage avec mon sac de couchage enroulé autour de moi.
La lune, pleine.
Pourquoi sa lumière interdit-elle toute idée de vie et de mouvement et fige le décor ? Les montagnes ont changé d’aspect avec cet éclairage rasant laiteux, surtout celles, lisses, sous leur croute blanche.
La lune, Orion et la Grande Ourse, Kargil |
Dortoir à 5 roupies au Yack Tail Hotel.
_____________________La carte de la journée_____________________
A vos photos d'un ailleurs presque irréel répond une description fort poétique. L'image et le récit se mettent en valeur comme au travers d'un miroir qui renverrait deux aspects de la même réalité. Rare dans un blog de voyage. Bravo. Eva D.
RépondreSupprimerMerci. La manière dont les images ont été indexées puis insérées dans le texte est une des particularités de ce projet.
SupprimerJe suis au jour le jour votre périple... de France et c'est carrément l'évasion.
RépondreSupprimerEst ce compliqué à Delhi les démarches administratives pour le Ladakh ? à combien cela revient il ? le visa ou le permis.
Bonjour, j'espère que l'évasion va se poursuivre...Vous trouverez beaucoup d'informations pratiques pour aller au Ladakh ici : http://www.ladakh.fr
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