Ça y est ! Me voilà en Inde !
Pas tout à fait quand même, puisque ma chambre a l'air conditionné (en fait un simple ventilateur), deux lits et une douche, dont j'entends le bruit de l'eau qui s'écoule à l'extérieur.
Ma bière est fraîche, la cigarette est bonne, me voilà douché mais quelque peu fatigué par la nuit blanche puis le trajet sur la Thaï.
C'est passé la douane, après avoir quitté J., M. et F., qu'une sensation d'isolement extrême et irrémédiable s'est abattue sur mes épaules.
Elle s'est dissipée lors de mes achats de journaux, de Jack Daniels (pour se laver les dents !) et de pellicules photo.
Elle s'est manifestée à nouveau, un cours instant, à bord, lorsque je me suis vu seul dans cet avion à destination de l'Inde, comme une incongruité.
Le vol s'est ensuite déroulé parfaitement, les écouteurs me dispensant les meilleurs morceaux des Stones, m'isolant ainsi de façon heureuse de mes voisines voyageuses. Mon état de fatigue, quasi comateux, favorisait d'ailleurs cette sorte d'engourdissement général.
Demain, réveil fixé à 11h30.
Pour le moment, les préoccupations qui se présentent sont d'ordre personnelles : vais-je devoir fumer les 400 cigarettes que je transporte ou bien arrêter afin d'être un autre homme de volonté et de santé avant d'affronter le Ladakh ?
Devrais-je y renoncer, alors que ce sont les seules choses qui me donnent l'impression d'exister dans cette petite chambre ?
Trouverais-je, dans ce pays, la raison qui me fera gouverner mon existence ?
Efforçons-nous donc d'obtenir par la volonté le même type de joie que peut procurer, pendant un court instant, le fait de consommer.
Construisons puisque nous voulons construire. La paix de l'âme.
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