Artisanat local
Au Government Emporium se trouve un bon éventail de l'artisanat kashmiri de qualité.
Les tapis sont superbes et j'aimerais qu'en France, ils puissent profiter de l'opportunité que représente quelqu'un dans la place à une période non touristique.
Curieux mais peu convaincants, des pipes et des shiloms en argent. Certaines boites en papier mâché sont très joliment décorées. Quant aux fourrures, F. serait aux anges avec cette toque de renard brun au poil très long. Plus souple, dans les tons beiges, j'opterais volontiers pour une fine coiffe en lynx.
Cherchant un bout de tissu en guise d'écharpe, je tombe sur une pièce d'une pureté et d'une douceur incomparables : du pashmina, une pure laine "top quality" qu'on acquiert pour la bagatelle de 1150 roupies le mètre carré !
Continuité oblige, déjeuner à l'hôtel Broadway. J'essaye sournoisement d'apprivoiser mes tripes grâce à un mouton tandoori civilisé. Il m'apparaît sur place que j'ai échoué dans ma tentative d'intégration "routarde". D'abord et surtout, au niveau alimentaire.
Cet échec m'isole, maintenant que je me mets à chercher le confort d'hôtels de luxe aseptisés, comme dans ce coffe-shop, au calme, loin des agressions de la nourriture et de la concentration indienne.
Il est plus facile aussi de s'intégrer dans la misère lorsqu'on est deux, comme dans ce boui-boui de Chandni Chowk avec Peter, tandis que seul, on se réfugie dans les palaces, à la recherche de protection.
Rapports humains
Hier soir, avant d'aller dîner, j'ai eu droit à une rencontre assez folklorique.
Deux indiens m'abordent, comme cela se produit des dizaines de fois par jour, sous le prétexte que ma veste les intéresse. En définitive, c'est moi qu'ils veulent, pour faire "jougay-jougay". Le plus vicieux et le plus laid veut m'inviter au restaurant et aller ensuite dans une bonne chambre. Il me promet qu'à eux deux, je ne vais pas m'embêter et me donner de l'exercice. Je leur dis que vraiment non merci, je préfère les femmes et que, s'ils en ont envie, ils n'ont qu'à faire ça ensemble.
Au sortir de table, je vais me renseigner sur les possibilités d'atteindre en bus deux destinations touristiques : soit Manasbal Lake puis Wular Lake, soit Kongwatan puis Kousarnag Lake. Je ne tiens pas à m'enterrer sans rien faire à Srinagar en attendant D.
Chez Gulam et Elie
Je ne sais toujours pas ce que je vais faire demain car de nouvelles opportunités d'expérience se sont présentées qui me tentent énormément.
Ayant décidé de changer de logement, je prospectais tantôt du côté du bras du Dal Lake. L'endroit est bourré de house-boats superbes et très luxueux, de voyants sikharas (la gondole locale) attendent le gogo que l'avancement de la saison commence à faire rare. Voulant voir les canaux de plus près, je m'introduisis au cœur d'une masse d'habitations, par d'étroites ruelles, boueuses et sombres. C'est là que, après avoir acquis des renseignements sur le Holy Hôtel, Gulam me proposa sa chambre.
Je le suivis par curiosité et fus immédiatement conquis par le charme des chambres qu’il propose, genre cellule de fumeur d'opium.
Au sol, des nattes de jonc et un kit de fumeur en bois. Au mur une étagère où de vieux bouquins en anglais s'accumulent, au fur et à mesure du passage des jeunes hippies de la vallée heureuse. L'endroit a ce dénuement de bon ton qui le rend attachant, même si ce n'est que pour une courte durée.
Dans la maison de Gulam, j'ai tiré ensuite avec Elie, son frère, sur une pipe, une tasse de thé fumant à mes côtés. Les deux frères sont rustres, laids, mais malgré leur aspect de bandits de grands chemins, ils semblent honnêtes.
Vais-je me lancer dans cette excursion en sikhara sur les canaux perdus avec Elie ? Irais-je l'accompagner dans des trekkings isolés au cours desquels on rencontre d'authentiques paysans afghans ?
En rentrant, je fais part de mon projet de partir à un des fils de Suliman.
Il a 19 ans et dans quelques mois, va se marier avec une fille de 13 ans. Il ne la connaît pas, c'est sa mère qui désire ce mariage et il avoue que pour la fille, c'est mal. C'est trop jeune. Il fait semblant de se foutre de ce qui va lui arriver, mais en fait il flippe du fait, qu'à son âge, les contraintes sociales l'empêchent de fréquenter la moindre kashmiri. Je lui raconte mon rendez-vous avec mon hôtesse de l'air, comment je l'ai connue et la façon dont les relations se sont nouées. Il me pose des questions, et maintenant, l'oppportunité de revoir D. ici à Srinagar commence à prendre des figures de rêve.
Au Government Emporium se trouve un bon éventail de l'artisanat kashmiri de qualité.
Les tapis sont superbes et j'aimerais qu'en France, ils puissent profiter de l'opportunité que représente quelqu'un dans la place à une période non touristique.
Curieux mais peu convaincants, des pipes et des shiloms en argent. Certaines boites en papier mâché sont très joliment décorées. Quant aux fourrures, F. serait aux anges avec cette toque de renard brun au poil très long. Plus souple, dans les tons beiges, j'opterais volontiers pour une fine coiffe en lynx.
Cherchant un bout de tissu en guise d'écharpe, je tombe sur une pièce d'une pureté et d'une douceur incomparables : du pashmina, une pure laine "top quality" qu'on acquiert pour la bagatelle de 1150 roupies le mètre carré !
Continuité oblige, déjeuner à l'hôtel Broadway. J'essaye sournoisement d'apprivoiser mes tripes grâce à un mouton tandoori civilisé. Il m'apparaît sur place que j'ai échoué dans ma tentative d'intégration "routarde". D'abord et surtout, au niveau alimentaire.
Cet échec m'isole, maintenant que je me mets à chercher le confort d'hôtels de luxe aseptisés, comme dans ce coffe-shop, au calme, loin des agressions de la nourriture et de la concentration indienne.
Il est plus facile aussi de s'intégrer dans la misère lorsqu'on est deux, comme dans ce boui-boui de Chandni Chowk avec Peter, tandis que seul, on se réfugie dans les palaces, à la recherche de protection.
Rapports humains
Hier soir, avant d'aller dîner, j'ai eu droit à une rencontre assez folklorique.
Deux indiens m'abordent, comme cela se produit des dizaines de fois par jour, sous le prétexte que ma veste les intéresse. En définitive, c'est moi qu'ils veulent, pour faire "jougay-jougay". Le plus vicieux et le plus laid veut m'inviter au restaurant et aller ensuite dans une bonne chambre. Il me promet qu'à eux deux, je ne vais pas m'embêter et me donner de l'exercice. Je leur dis que vraiment non merci, je préfère les femmes et que, s'ils en ont envie, ils n'ont qu'à faire ça ensemble.
Au sortir de table, je vais me renseigner sur les possibilités d'atteindre en bus deux destinations touristiques : soit Manasbal Lake puis Wular Lake, soit Kongwatan puis Kousarnag Lake. Je ne tiens pas à m'enterrer sans rien faire à Srinagar en attendant D.
Chez Gulam et Elie
Je ne sais toujours pas ce que je vais faire demain car de nouvelles opportunités d'expérience se sont présentées qui me tentent énormément.
Ayant décidé de changer de logement, je prospectais tantôt du côté du bras du Dal Lake. L'endroit est bourré de house-boats superbes et très luxueux, de voyants sikharas (la gondole locale) attendent le gogo que l'avancement de la saison commence à faire rare. Voulant voir les canaux de plus près, je m'introduisis au cœur d'une masse d'habitations, par d'étroites ruelles, boueuses et sombres. C'est là que, après avoir acquis des renseignements sur le Holy Hôtel, Gulam me proposa sa chambre.
Je le suivis par curiosité et fus immédiatement conquis par le charme des chambres qu’il propose, genre cellule de fumeur d'opium.
Au sol, des nattes de jonc et un kit de fumeur en bois. Au mur une étagère où de vieux bouquins en anglais s'accumulent, au fur et à mesure du passage des jeunes hippies de la vallée heureuse. L'endroit a ce dénuement de bon ton qui le rend attachant, même si ce n'est que pour une courte durée.
Dans la maison de Gulam, j'ai tiré ensuite avec Elie, son frère, sur une pipe, une tasse de thé fumant à mes côtés. Les deux frères sont rustres, laids, mais malgré leur aspect de bandits de grands chemins, ils semblent honnêtes.
Vais-je me lancer dans cette excursion en sikhara sur les canaux perdus avec Elie ? Irais-je l'accompagner dans des trekkings isolés au cours desquels on rencontre d'authentiques paysans afghans ?
En rentrant, je fais part de mon projet de partir à un des fils de Suliman.
Il a 19 ans et dans quelques mois, va se marier avec une fille de 13 ans. Il ne la connaît pas, c'est sa mère qui désire ce mariage et il avoue que pour la fille, c'est mal. C'est trop jeune. Il fait semblant de se foutre de ce qui va lui arriver, mais en fait il flippe du fait, qu'à son âge, les contraintes sociales l'empêchent de fréquenter la moindre kashmiri. Je lui raconte mon rendez-vous avec mon hôtesse de l'air, comment je l'ai connue et la façon dont les relations se sont nouées. Il me pose des questions, et maintenant, l'oppportunité de revoir D. ici à Srinagar commence à prendre des figures de rêve.
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