02 février 1982

J115 - Goa, jour 33 : le carnaval des animaux


Comment passent les jours maintenant ?


BD indiennes

Le mental et la grammaire française de salon n’apportent pas leur dose de rafraîchissement neuronal. Je préfère les BD indiennes, surtout celle sur la Gita avec le discours de Krishna et d’Arjuna au milieu du champ de bataille.


BD Elephanta
BD The Gita
BD The Ramayana

Avec A., nous sommes allés jusqu’à Calangute où nous avons emprunté de nouveaux livres.
Retour sur la plage assombrie.
Dîner à Kismat Mahal.

Après le dîner, l’ambiance est trop étouffante dans ma cellule et je m’échappe vers la plage. La lune est présente, avec sa lumière et ses étoiles.
Bonne rencontre au sommet mais jamais les vibrations cosmiques ne répondent avec netteté à mes apostrophes gouailleuses.


Nos amis les bêtes

Curieusement aujourd’hui, les animaux se sont concertés pour me distraire. 

L’autre jour, les fourmis avaient organisé une guerre entre deux espèces de taille bien différente, cette fois ci elles s’ingéniaient à faire traverser ma chambre à un cadavre d’insecte que j’avais tué puis expédié dehors. 20 minutes après mon meurtre, les fourmis telles des chiens fidèles ramenaient sur les lieux du crime l’encombrant macchabée. Une dizaine d’ouvrières, comme autant de chevaux unis par le timon, s’évertuaient à tirer le carrosse-carcasse par chacune des antennes, d’autres tout autour poussaient, tiraient, et les minuscules pattes de ces petites bêtes dérapaient avec frénésie sur le carrelage glissant de la chambre. Quelques secondes d’effort pour la manœuvre et, après une dernière concertation, les provisions de bouche disparaissaient englouties avec la procession laborieuse dans l’étroit canal qui s’ouvre au pied du mur.

Plus tard, répondant au cliché, j’ai trouvé, en entrant dans mes toilettes, une petite grenouille juchée avec satisfaction sur le volumineux saut en plastique rempli d’eau et que troubla mon intrusion.

Peut-être une plus grosse bête encore a-t-elle partagé cette nuit l’intimité de ma couche.
Quelques bruits, grattements me suggèrent d’allumer la lumière et je crois deviner une forme filer sur le lit, parallèlement à la place qu’occupait mon corps allongé. Rien !
Au petit matin, je découvre qu’un petit farceur a sorti deux bouts de pain rassis de la corbeille où je les avais relégués, puis leur a fait grimper le lit pour les trimballer juste à côté de l’oreiller, à hauteur de mon visage. Ce chemin de croix, de la corbeille au sommier, est marqué de mignons jalons marrons. Trois petites crottes et puis s’en vont.




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