15 février 1982

J128 - Falkland Road, la "red area" de Bombay


Beaucoup de choses à faire au cours de cette journée qui devrait suffire pour régler les problèmes administratifs.

Office du Tourisme : une étape par Delhi sera nécessaire pour le visa pour le Népal et l'obtention de la carte internationale d’étudiant.

Petit-déjeuner autour de Church Gate, avant d’aller à la Bank of America animée par un italien qui réclame son du en dollars.

Après être allé aux toilettes de l’Oberoi, où les Hare Krishna au crâne rasé forment autant de choquantes tâches de couleur orange, nous enfilons Veer Nariman Road jusqu’à Hutatma Chowk (Flora Fontain).
Là-bas, nous butons sur la porte fermée de l’American Express.

Déjeuner rapide et décevant au Mocambo Café, puis achat de quatre khadis (tissu en coton). L’AmEx n’a rien pour moi.

Nous prenons un bus pour Bombay Central, point de départ d'A. pour une existence individuelle.
Notre adorable indienne s’acoquine avec ces messieurs du snack qui lui promettent un billet qu’il lui faudra venir chercher demain avant 15h.

Nous mettons le cap sur Foras et Falkland, les rues chaudes de Bombay, la « red area ».
Falkland Road est une large avenue fort passante, dont les maisons se détériorent lorsqu’on progresse vers l’Est. Mais ce n’est qu'une fois au milieu des fauves vérolés qu’on a la certitude d’être sur la bonne voie.
De chaque côté de la route, de petites échoppes miteuses si sombres qu’on distingue avec peine le rideau séparant l’arrière-salle où l’on consomme de l’antichambre ouverte sur le trottoir, où s’entassent trois, quatre filles, laides ou abîmées par le maquillage et les maladies qui leur ont rongé le visage.
Triste humanité, d’autant plus gênante à côtoyer en compagnie de la fraîche et vive A., la sœur que n’a pas frappé l’acide du destin.
A combien se monte la passe dans ces endroits sordides qu’animent des prêtresses au physique repoussant ? Et quelle doit être l’horreur du lieu lorsque, avec les ténèbres, les hommes aux sexes téléguidés envahissent de leur présence malsaine cette rue, portés par leur désir qui finira dans un mélange odieux de sperme et de roupies ?
Point de cages comme on en voit sur certaines photos, mais notre salace curiosité est satisfaite et nous continuons jusqu’à couper Chor Bazar à la rencontre d'un bus.

Cette fois-ci, nous dînons au café Leopold, entourés d'indiens ignobles et bedonnants, bovins, gorgés de bière, flanqués de prostituées.

Retour à l’hôtel après une promenade sur Gateway. Trop fatigués pour ressortir voir le film que nous projetions (sic).

_____________________La carte de la journée_____________________

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