10 décembre 1981

J061 - Jaipur, le palais d'Amber


Dès le matin, je décide de redescendre sur l'échelle sociale en me rabattant sur une chambre à 25 roupies des plus correctes.

Peu après, départ devant le Hawa Mahal (Palais des vents) pour le palais d'Amber.

Sur le chemin, abondance de cénotaphes de maharajas, ainsi que ceux de leurs veuves qui se sacrifièrent sur le bûcher.

A droite, un lac auquel les plantes aquatiques donnent une allure de champs de luzerne vert soutenu. En émerge, tel un corps étranger, un palais qu'on croirait sorti à l'instant de terre, ou déposé dans ce cadre adéquat le temps de la prise de vue. Superbement vénitien dans ce décor.


Jal-Mahal Palace sur Man Sagar Lake, Rajasthan

Amber Palace

Le palais d'Amber. Son lac artificiel lèche les côtés du quadrilatère que forme le jardin de l'architecte.


Dalaram-ka-Bagh, Amber Palace, Jaigarh Fort, Amber

Ascension par la fameuse rampe aux éléphants. Arrivée dans la grande cour.


Ganesh Pol et Suhag Mandir, Amber Palace, Jaigarh Fort

Ne voulant guère confier ma ceinture porte-billets au garde indien qui régit la porte d'entrée, je raye le fameux temple de Kali de mon programme culturel de la journée.
Passé le Diwan-i-Am et la Ganesh Pol, accès à la partie privée du palais, beaucoup plus intéressante car sollicitant l'imagination.
Les appartements m'évoquent une époque révolue, presque palpable. Avec leurs placards et leurs chiottes, avec leurs dédales de couloirs et de recoins, leurs escaliers qui montent et descendent un peu partout, leurs pans inclinés. Et ces jolis écrans de marbre ajourés.
J'imagine des femmes excitées dans leur univers singulier, à l'abri des regards indiscrets, gagnant en suggestivité ce qu'elles perdaient en liberté.
Le jardin est délicat, tel un cloitre suspendu. Vue superbe sur le lac.
Les constructions à vocation protocolaire, avec leurs incrustations de miroirs et de pierres polies, ne m'émeuvent pas.
Ballade sans fin dans les appartements privés. Tout est ouvert mais il n'y a rien à voir. Des pièces, des pièces,...des enfilades de pièces. Difficile de s'y diriger : on ne parvient jamais où l'on voulait aller, on aboutit dans des recoins isolés comme dans l'aile d'un palais oublié.
Les jalis, telles des œillères, réduisent le champ visuel, contribuant à donner une envoûtante présence aux lieux. C'est là qu'il faut vivre, au tournant de chaque couloir.

Retour en bus et arrivée de nouveau à Jaipur devant le Palais des Vents.
Ce n'est qu'une façade, mais truffée de jalis, ce qui lui donne une apparence de rayonnage de ruche.


Au palais du maharaja

Le City Palace n'a rien de particulièrement remarquable, hormis le service, assuré par des hommes en livrée bleue, coiffés d'un turban rouge. Des hommes du maharaja qui, les temps sont durs, n'a plus qu'une femme.


Sarhad-ki-Deorhi, City Palace, Jaipur

Le Diwan-i-Am contient des tapis de Lahore, de touts petits livres à la calligraphie microscopique ornés de minuscules miniatures, superbes et admirablement conservées. Au centre de la pièce, des palanquins qui trimbalaient les maharajas lors des parades à dos d'éléphants.Le palais Chandra Mahal n'est pas mal, mais fait penser à un hôtel, avec ses vitrines et ses bassins intérieurs entourés de colonnades.
Collection d'armes, impressionnante par sa diversité et par l'élégance de tous ces objets mortellement tranchants et acérés.
Quant aux costumes, je me laisse aller à imaginer les dizaines de femmes dont le corps ne serait qu'à peine voilé par ces mignons déshabillés diaphanes, tout juste décorés de petits motifs en paillettes colorées.


Encore des pierres

2 à 3 heures passées avec le bijoutier, en face de Hawa Mahal.

Puis bouffe excellente au LMB Restaurant, dans Johari Bazar, en compagnie d'un français avec qui je vais voir un navet indien sur grand écran. D'autant plus nul que le faste déployé avec mauvais goût n'avait d'égal que la pauvreté du scénario.

Commencé à 22 heures, on lâche le film à 23h30, à l'entracte. Ciao, les gars !


_____________________La carte de la journée_____________________

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