Argent en poche, passage au Tourism Office qui me conseille de réserver dès ce matin le billet sur le Taj Express pour demain.
A nouveau, rickshaw jusqu'à New Delhi Railway Station, où j'expérimente la surprenante efficience des services ferroviaires. Peut-être serais-je amené à déchanter ultérieurement. Dans la gare, des gens dorment un peu partout, se protégeant du bruit et de la poussière en se recroquevillant sous de vieilles couvertures, entourés de leurs paquetages qui forment autant de petits bastions retranchés.
Bureau du General Post Office : pas trop surpris de ne trouver aucun courrier à mon nom.
SOS, l'Europe ne répond plus…
National Museum : c'est le gros morceau
On l'atteint après avoir franchi Raj Path, merveilleuse perspective entre India Gate et les bâtiments parlementaires, traversant New Delhi de part en part et d'Ouest en Est, impressionnante comme une autoroute.
Que dire de ce musée, sinon qu'il est grand et qu'il fatigue autant les pieds que la tête ?
Les galeries maurya et shunga présentent de forts jolis fragments de sculptures, de très beaux bas-reliefs finement travaillés. Plus loin, on retrouve les terres cuites de l'art du Gandhara, des IIème à IIIème siècle après J.C.
Ensuite, galerie des bronzes, pléthoriques, parmi lesquels se détache nettement le Shiva Natesha, une œuvre du XIIème siècle, fabuleusement gracieux, s'inscrivant élégamment dans un cercle qui l'entoure et le porte.
Au premier étage, suivez le guide...Imposante collection de peintures indiennes de toutes les écoles successives dans lesquelles on se perd.
Collection temporaire pour commémorer le 1400ème anniversaire du départ de Mahomet de Mecca à Médina : fantastiques broderies, Corans illustrés de façon merveilleuse avec forces enluminures dorées, esquisses miniatures et prouesses scripturales dans ce que j'estime être le plus bel alphabet du monde. Parfois le script s'est appliqué à dessiner des feuilles ou d'autres motifs décoratifs en fonction de la répartition des syllabes. Quant aux miniatures perses exposées, elles comptent parmi les plus fines de ce musée.
Intéressante galerie rassemblant les pièces collectées par Sir Aurel Stein sur la route de la soie, partant d'Alexandrie et traversant le Turkestan chinois, de part et d'autre du Takla-Makan Desert.
Sans souci des unités de temps et de lieu, j'exécute mon petit défilé personnel et patriotique en pratiquant une glorieuse descente pédestre jusqu'à India Gate. Aucun rickshaw en vue.
Old Fort, Purana Qila, New Delhi |
Indian International Trade Fair
(note : http://www.indiatradefair.com/)
Un peu à l'écart de Purana Qila, le gouvernement indien organise une grande exposition : l'Indian International Trade Fair.
Dans un gigantesque parc d'exposition, des stands présentent des produits typiques de chaque région, de chaque pays. Mais aussi d'autres pavillons, aussi passionnants par exemple que la défense nationale, l'énergie, les camions Tata ou les véhicules Escorts.
Le show des danses de l'Assam n'est pas des plus fascinants, même si les costumes sont plaisants, les rythmes changeants et syncopés, originaires de Sibsagar, une ville historique du coin.
Ensuite, je déambule dans les allées. Il m'est agréable de sentir cette foule qui m'entoure et me protège de ma solitude. Une exposition de ce type me ramène davantage dans mon pays que la masse houleuse de Chandni Chowk.
Aucun stand n'est vraiment passionnant en fait.
"Son of India" est une collection de photos sur Indira et Sanjay. Assez désertée, hormis les badauds qui s'agglutinent autour des photos du crash de l'avion et de la mère Gandhi, lunettes noires autour du cercueil filial.
Des peintures murales, plus naïves et plus laides que celles faites par la propagande communiste dans les pays de l'Est, illustrent le programme de Gandhi. "Moins d'enfants, plus de bonheur". Une famille malheureuse : la mère croule sous des enfants pleurants et affamés. Une famille moins nombreuse : deux enfants heureux et calmes.
La plaie de la dote : une fille se pend car elle n'avait pas d'argent pour se marier.
Dessins horribles, couleurs sales et vulgaires.
Stand Renault où, pour la première fois, je discute avec une jeune fille indienne, en français, originaire de Pondichery.
Stand de l'OLP, intéressant, petit, mais pris d'assaut, bombe idéologique de par son contenu révolutionnaire.
Les aventures de Krishna
Le plus intéressant : autour de la pièce d'eau, un spectacle de danses traditionnelles indiennes.
Krishna enfant qui dérobe le ghee, se fait gronder par sa mère et expérimente l'extra power. Ses amours dans la jungle quand il est plus âgé, qu'il fait comprendre à une jeune fille qu'il est dieu et en droit de les aimer toutes.
Sudama le mendiant, ancien condisciple de Krishna, lui lave les pieds avec ses propres larmes.
Un guru sur la droite fait le récitant, les danses suivent les variations rythmiques de la musique, beaux costumes et mimiques expressives et touchantes. Une partie du panthéon indien.
Retour en bus avec cet indien à l'accent incompréhensible qui ne m'a pas quitté depuis le stand pakistanais.
_____________________La carte de la journée_____________________
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